Dans ce post, je vais
vous parler d’un article scientifique publié mi-septembre 2011 par une équipe
chinoise, dans un journal du groupe Nature.
Le riz est la céréale la plus consommée dans le monde. Il
est à la base de l’alimentation de nombreux pays notamment en Asie, Afrique et
Amérique du sud. Mais saviez-vous que lorsque vous mangez du riz, vous mangez
également de l’information génétique qui peut agir sur votre organisme ?
Petit rappel sur l’information génétique : la base de cette
information est l’ADN. L’ADN est présent dans toutes les cellules d’un
organisme vivant, et renferme toute
l’information nécessaire au bon fonctionnement de cet organisme. On peut
comparer l’ADN à un roman écrit avec uniquement 4 lettres (A, T, C et G) et
racontant l’histoire de la vie. Pour que l’organisme puisse lire ce roman,
plusieurs étapes sont nécessaires. Tout d’abord ce texte est « transcrit »
dans un autre langage, celui de l’ARN messager (ou ARNm). Enfin l’ARNm est
traduit en un dernier langage, celui de la protéine. Les protéines vont alors assurer le bon
fonctionnement de l’organisme.
Des chercheurs ont mis en évidence il y a quelques années,
des petits ARN qui ne sont pas traduits en protéines. Il s’agit de microARN (ou
miARN). Ces petits ARN vont réguler l’action des protéines en empêchant la
traduction ou en détruisant directement les ARNm. Ce sont les gardiens du bon
fonctionnement cellulaire.
Dans l’article dont je
voulais vous parler aujourd’hui, Lin Zhang, de l’équipe de Chen-Yu Zhang, a mis en évidence une accumulation d’un microARN dans
des cellules humaines, le microARN miR168a.
Rien d’extraordinaire jusque là me direz vous ? Eh bien
rappelez-vous le titre de cet article. En fait Zhang a montré, pour la première
fois, un transfert d’information génétique entre des cellules végétales (ici le
riz) et des cellules de mammifères (homme ou souris).
Le plus impressionnant
(ou inquiétant selon les points de vue…) c’est que le miR168a végétal va
réguler une protéine animale, la LDLRAP1. Cette protéine permet l’évacuation
des LDL (lipoprotéines de basse densité) du sang. Or les LDL sont les plus gros
transporteurs de cholestérol dans le sang. Une bonne évacuation des LDL par
l’organisme, permet de diminuer le taux de cholestérol. Le miR168a va bloquer
l’action de la protéine LDLRAP1 et donc entraîner une augmentation des LDL dans
le sang.
Il a ainsi montré que des
souris, nourries uniquement de riz, présentaient un taux de miR168a élevé dans
leurs cellules, mais également un taux de cholestérol élevé.
Voici le commentaire de Chen-Yu Zhang sur
Livescience.com :
« Cette découverte fait forcément réfléchir. Elle
met en évidence le fait que, outre le fait de manger du «matériel »
sous forme de protéines, de carbohydrates…, vous mangez également de
« l’information » ».
Cet article apporte un nouvel élément dans le débat des OGM.
En effet jusque là on pensait que l’information génétique présente dans les
végétaux ne pouvait pas être transmise à l’homme. Or cet article peut laisser
penser le contraire. Cependant, ces résultats restent à confirmer par d’autres
études sur cette nouvelle interaction Homme/végétal.
Loin de moi l’idée de rentrer dans le débat, c’est pourquoi
vous trouverez ci-dessous, des liens vers un site plutôt favorable aux OGM, créé
par les professionnels des semences et de la protection des cultures, et un
site plutôt contre, celui de Greenpeace.
Pour en savoir plus :
Illustrations : Wikipédia