30 ans. 30 ans que cette maladie existe et les premières pistes de traitement préventif commence à pointer le bout de leurs nez.
Le SIDA (ou Syndrome d’Immunodéficience Acquise) a fait sa première apparition en 1981. En 1983, les chercheurs Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi isolent le virus, le combat commence. Aujourd’hui, on ne décède plus du SIDA, le traitement par trithérapie est abordable financièrement et les personnes atteintes du SIDA peuvent avoir un enfant sain. Cependant, en 2010, plus de 6200 cas de séropositivité ont été détectés en France et environ 2 millions de personnes sont infectées dans le monde tous les ans: le virus se propage toujours.
La recherche est-elle sur le point de gagner ? |
Où en est la recherche ? Deux nouvelles pistes de traitements ont été publiées dans Nature peu avant la journée mondiale de lutte contre le SIDA le 1er décembre dernier.
1. La découverte de nouveaux anticorps pouvant bloquer le virus du SIDA.
Certains malades développent une meilleure réponse immunitaire que d’autres au virus du SIDA. L’équipe du Pr. Denis Burton, du Scripps Institute en Californie, a étudié les anticorps produits par 4 de ces patients «résistants ». Ils ont ainsi isolés 17 nouveaux types d’anticorps dont certains se sont révélés 10 fois plus efficaces à bloquer le VIH que ceux déjà découverts. L’anticorps « neutralisant » se lie au virus et l’empêche ainsi d’entrer dans les cellules lymphocytaires du malade (les cellules lymphocytaires jouent un rôle majeur dans les réponses immunitaires de l’Homme).
2. L’utilisation de la thérapie génique en traitement préventif : 100% efficace chez des souris.
L’équipe de David Baltimore (prix Nobel de médecine en 1975), du California Institute of Technology (Caltech), a publié des résultats intéressants dans la revue scientifique Nature du 30 novembre dernier. Ces chercheurs ont réussi à protéger des souris contre une infection au VIH. Comment ont-ils fait ? Ils ont introduit, dans un des muscles de plusieurs souris, une petite séquence d’ADN permettant de produire des anticorps. Ces anticorps se sont avérés grandement efficaces, notamment le b12 et VRC01 qui ont permis de protéger les souris contre des infections 100 fois supérieures à une infection naturelle. Après 52 semaines d’études, le niveau d’anticorps produits est resté assez élevé pour empêcher une nouvelle infection.
Mais est ce qu’une thérapie génique « préventive » de l’Homme est vraiment nécessaire ? David Baltimore répond à cette question : « On peut se demander si cela est nécessaire car c’est quelque chose qui sort de l’ordinaire. Mais aucune alternative n’existant pour le moment, on doit réfléchir à de nouvelles thérapies pour protéger les gens de cette maladie (…) On a montré que ce traitement marche chez des mammifères (souris et singe). On peut maintenant commencer à envisager des tests sur l’Homme. »
Cependant, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Dans certains cas, la souris et le singe peuvent nous jouer de mauvais tours, les résultats obtenus sur ces mammifères sont parfois bien différents de ceux obtenus chez l’Homme.
La souris peut parfois jouer de mauvais tour... |
L'article n°1 : http://www.nature.com/nature/journal/v477/n7365/full/nature10373.html
L'article n°2 : http://www.nature.com/news/gene-therapy-can-protect-against-hiv-1.9516#/b1
Le site du Sidaction : http://www.sidaction.org/
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