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Deux études récentes ont montré que l’inactivation d’un gène permettrait à des souris d’avoir des muscles plus puissants et mieux constitués. Ces résultats ont été publiés, par une équipe de Lausanne en collaboration avec une équipe du Salk Institute de San Diego, dans le magasine scientifique Cell.
Au cours de leurs expériences, l’équipe du Pr. Auwerx a diminué l’expression du gène NCoR1 dans les muscles squelettiques (quadriceps, muscle soléaire (jambe), …) par une méthode de biologie moléculaire. Les souris ainsi créées ont des muscles un peu plus gros (la taille d’une fibre musculaire passe de 30µm à 40µm), sont capables de courir plus longtemps (80 min contre 60) sur une plus longue distance (800 m contre 1200m environ). Enfin, ils ont montré que le nombre de mitochondries (un des constituants d’une cellule, permettant de transmettre l’énergie au muscle) était nettement plus important dans les muscles des souris où le gène NCoR1 a été inactivé. Tous ces résultats ont été constatés également auprès des nématodes, ce qui permet aux chercheurs d’affirmer que leurs conclusions peuvent s’appliquer à un large spectre d’êtres vivants.
Schéma d'une cellule avec représentation des mitochondries |
Dans une autre étude publiée le même jour dans Cell, l’équipe de Jerrold Olefsky a inactivé le gène NCoR1 dans du tissu adipeux. Cette expérience a eu des résultats inattendus : les souris sont devenues obèses (53g contre 45g en moyenne) mais non diabétiques, ce qui, selon le Pr. Auwerx, est anormal pour une souris de ce gabarit. D’autres expériences ont permis de montrer que ces souris étaient beaucoup plus sensibles à l’insuline, ce qui pourrait expliquer cette absence de diabète.
L’inactivation du gène NCoR1 dans les muscles et les graisses n’a pas entraîné d’effets secondaires néfastes pour l’organisme. Les équipes de scientifiques se sont lancés alors à la recherche de petites molécules médicamenteuses permettant d’inactiver ce gène de manière ciblée pour traiter des problèmes musculaires ou de diabète. «La fragilité musculaire des personnes âgées, qui conduit à des chutes et à une part très importante des hospitalisations, pourrait ainsi être combattue, souligne Johan Auwerx. De même, nous pensons que cela peut être à la base d’un traitement visant les dystrophies musculaires d’origine génétique.»
Cependant attention à la dérive car comme le souligne le Pr. Auwerx : «Il incombera aux autorités de surveillance anti-dopage de veiller à ce qu’il ne soit pas fait un usage contestable (de ces petites molécules)».
Interview du Pr. Auwerx à l'EPFL. Vidéo en anglais.
Pour en savoir plus :
- le site de l'EPFL (Lausanne) : http://actu.epfl.ch/news/des-muscles-deux-fois-plus-forts-grace-a-la-geneti/
(Vous trouverez des liens pour les deux articles dont j'ai parlé dans ce post.)