jeudi 15 décembre 2011

Et si nous n'étions pas seuls dans l'univers ?

Et si nous n’étions pas seuls ?
Bernard Werber disait dans un de ses livres : « Cette planète était notre berceau mais nous l'avons saccagée. Nous ne pourrons plus jamais la soigner et la retrouver comme avant. Quand la maison s'effondre il faut partir. Recommencer tout, ailleurs et autrement. Actuellement je crois que le Dernier Espoir c'est... la fuite. »
Peut-être avons nous enfin trouver une planète habitable pour « fuir » au cas où la Terre devenait invivable. Il s’agit de Kepler-22b, une exoplanète découverte par le télescope spatial Kepler. Cette planète est environ 5 fois plus grande que notre planète bleue et effectue le tour complet autour de son soleil en 290 jours. Elle se situe dans ce que les astronomes appellent la zone d’habitabilité (cf photo 1), et pourrait donc contenir de l’eau à l’état liquide. Le hic c’est qu’elle se situe à 600 années lumières et que pour l’instant…
Kepler 22b se situe dans la zone d'habitabilité de son soleil - image NASA
…l’Homme n’est même pas capable d’envoyer des crustacés sur Phobos, une des lunes de Mars. Début novembre, la Russie a lancé une sonde (Phobos-Grunt, cf photo) en direction de ce petit satellite martien afin de récolter des échantillons pour les ramener sur Terre. Phobos-Grunt transportait à son bord des bactéries, des plantes, des insectes et des crustacés. Le décollage s’est bien déroulé mais le moteur de la sonde ne s’est pas allumé et n’a donc pas pu la faire sortir de l’orbite terrestre. Plusieurs tentatives de redémarrage ont eu lieu à partir de différentes antennes, notamment celle de la station australienne de l’ESA (agence spatiale européenne), mais elles se sont toutes soldées par un cuisant échec. Les russes ont donc réussi à envoyer quelques crabes en orbite (ils doivent bien s’amuser à tourner autour de la Terre…) pour 163 millions de dollars. Cela a du bien faire rire les klépériens 22b qui…
Dessin de Phobos-Grunt sur le satellite Phobos. Image Roscosmos
…nous observaient peut être à bord de leur vaisseau spatial découvert en orbite autour de notre vieux soleil. Une vidéo, obtenue par des sondes de la mission STEREO de la NASA, a fait le buzz début décembre. Si l’on en croit ce que dit le commentateur, l’éruption solaire et l’éjection de plasma chaud filmées auraient mis à jour un vaisseau interstellaire, de la taille de Mercure, en perturbant son système d’invisibilité. Cependant deux ingénieurs de la mission STEREO, interrogés sur ces images ont affirmé que ce que l’on voyait apparaître comme étant un potentiel vaisseau n’était en fait qu’un artéfact du traitement d’image. Et puis de toute façon on a quelques crabes pour nous protéger en première ligne. Bon, on est pas près de les rencontrer ces extra-terrestres. Et puis de toute façon est ce qu’ils existent ? Si oui ils doivent bien…
Est-ce un vaisseau extra-terrestre ou un artéfact dû au traitement d'image ?
…s’éclairer, non ? C’est sur ce postulat que Avi Loeb et Edwin Turner, deux astronomes et astrophysiciens, ont proposé d’essayer de détecter l’éclairage public des cités extraterrestres. Après le programme Seti qui tente depuis 50 ans de détecter les ondes radios de civilisations d’aliens, pourquoi pas un programme OSeti (Optical Seti) ? Affaire à suivre.

Pour conclure, je vous laisse réfléchir sur cet autre passage d’un des romans de B. Werber :
« Mais si nous étions seuls ? Vraiment seuls ? S'il n'y avait rien d'autre de vivant et d'intelligent dans l'infini de l'espace ? Si toutes les planètes étaient comme celles que l'on peut observer dans le système solaire... trop froides, ou trop chaudes, constituées de magmas gazeux ou d'agglomérats rocheux ? Si l'expérience terrestre n'était qu'une suite de hasards et de coïncidences tellement extraordinaires qu'elle n'aurait jamais eu lieu ailleurs ? Si ce n'était qu'un miracle unique et non reproductible ? Cela voudrait dire que si nous échouons, si nous détruisons notre planète (et nous en avons depuis peu la possibilité par le nucléaire, la pollution, etc...), il ne subsistera plus rien. Après nous, peut-être que « the game is over » sans aucune possibilité de rejouer la partie. Peut-être sommes-nous l'ultime chance. Alors notre faute serait énorme. »
Pour en savoir plus :

- 1er extrait de B. Werber : Le papillon des étoiles : http://www.decitre.fr/livres/Le-Papillon-des-Etoiles.aspx/9782253123729
- 2ème extrait de B. Werber : Nous, les dieux : http://www.decitre.fr/livres/Le-Cycle-des-Dieux-Tome-1-Nous-les-Dieux.aspx/9782253117285
- Site de la NASA : http://www.nasa.gov/

dimanche 4 décembre 2011

SIDA : où en est la recherche ?

30 ans. 30 ans que cette maladie existe et les premières pistes de traitement préventif commence à pointer le bout de leurs nez.

Le SIDA (ou Syndrome d’Immunodéficience Acquise) a fait sa première apparition en 1981. En 1983, les chercheurs Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi isolent le virus, le combat commence. Aujourd’hui, on ne décède plus du SIDA, le traitement par trithérapie est abordable financièrement et les personnes atteintes du SIDA peuvent avoir un enfant sain. Cependant, en 2010, plus de 6200 cas de séropositivité ont été détectés en France et environ 2 millions de personnes sont infectées dans le monde tous les ans: le virus se propage toujours.
La recherche est-elle sur le point de gagner ?
Où en est la recherche ? Deux nouvelles pistes de traitements ont été publiées dans Nature peu avant la journée mondiale de lutte contre le SIDA le 1er décembre dernier.

1.       La découverte de nouveaux anticorps pouvant bloquer le virus du SIDA.
Certains malades développent une meilleure réponse immunitaire que d’autres au virus du SIDA. L’équipe du Pr. Denis Burton, du Scripps Institute en Californie, a étudié les anticorps produits par 4 de ces patients «résistants ». Ils ont ainsi isolés 17 nouveaux types d’anticorps dont certains se sont révélés 10 fois plus efficaces à bloquer le VIH que ceux déjà découverts. L’anticorps « neutralisant » se lie au virus et l’empêche ainsi d’entrer dans les cellules lymphocytaires du malade (les cellules lymphocytaires jouent un rôle majeur dans les réponses immunitaires de l’Homme).

2.       L’utilisation de la thérapie génique en traitement préventif : 100% efficace chez des souris.
L’équipe de David Baltimore (prix Nobel de médecine en 1975), du California Institute of Technology (Caltech), a publié des résultats intéressants dans la revue scientifique Nature du 30 novembre dernier. Ces chercheurs ont réussi à protéger des souris contre une infection au VIH. Comment ont-ils fait ? Ils ont introduit, dans un des muscles de plusieurs souris, une petite séquence d’ADN permettant de produire des anticorps.  Ces anticorps se sont avérés grandement efficaces, notamment le b12 et VRC01 qui ont permis de protéger les souris contre des infections 100 fois supérieures à une infection naturelle. Après 52 semaines d’études, le niveau d’anticorps produits est resté assez élevé pour empêcher une nouvelle infection.

Mais est ce qu’une thérapie génique « préventive » de l’Homme est vraiment nécessaire ? David Baltimore répond à cette question : « On peut se demander si cela est nécessaire car c’est quelque chose qui sort de l’ordinaire. Mais aucune alternative n’existant pour le moment, on doit réfléchir à de nouvelles thérapies pour protéger les gens de cette maladie (…) On a montré que ce traitement marche chez des mammifères (souris et singe). On peut maintenant commencer à envisager des tests sur l’Homme. »
Cependant, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Dans certains cas, la souris et le singe peuvent nous jouer de mauvais tours, les résultats obtenus sur ces mammifères sont parfois bien différents de ceux obtenus chez l’Homme.
La souris peut parfois jouer de mauvais tour...
Pour en savoir plus :

L'article n°1 : http://www.nature.com/nature/journal/v477/n7365/full/nature10373.html
L'article n°2 : http://www.nature.com/news/gene-therapy-can-protect-against-hiv-1.9516#/b1
Le site du Sidaction : http://www.sidaction.org/